Le cirque c'est le temple des Arts vivants. Alors on ne s'étonnera pas que la plus grande exposition des exploits des artistes circassiens remonte sans doute aux jeux antiques de Rome. Mais le début de la gloire des chapiteaux est beaucoup plus récent: les spectacles équestres de Londres ont donné le diamètre de la piste et le monde forain qui n'aimait pas les maths a livré un peu un peu de folie à tout ça, avec ses saltimbanques et l'apport d'un toit conique au théâtre.
Au XIX siècle, les ménageries, dompteurs et animaux sauvages débarquent, de même qu'à Paris les grandes familles du cirque à l'ancienne, des Franconi aux Pinder anglais et Barnum américains; mais aussi les grands cirques sédentaires tel le cirque Napoléon, l'actuel cirque d'Hiver repris par les Bouglione en 1934, dont le vétéran Sampion ne cacha jamais son admiration pour le Wid West Show de Buffalo Bill et ses légendes américaines.
Au siècle dernier, avant guerre, les ménageries, chevaux, fauves et éléphants, semblaient avoir pris définitivement le pouvoir. Pourtant, dès après la libération et Radio Circus, les médias, le music-hall s'invitent sous les chapiteaux jusqu'à créer une bulle (diraient aujourd'hui les économistes de la high-tech) et des faillites historiques, d'Achille Zavatta à Jean Richard.
Pour ressusciter, dans les années 80, le cirque fait son analyse, déménage sa ménagerie, se théâtralise et prend une insolation avec l'insolent succès planétaire du Cirque du Soleil. Il faut prévoir que les prochaines expos de l'histoire du cirque et ateliers photos donneront la part belle aux performances et créations souvent surréalistes qui illuminent le cirque contemporain de ce début de siècle. ©