A l’instar d’Halloween, la fête diablotine qui relance l’activité avant les sommets de Noël, la douce journée de la Saint-Valentin (ou sa nuit aimante) est devenue l’outsider du premier semestre du calendrier, après l'immaculée fête des Mères. Alors le 14 février, on se fend d'un cadeau pour faire fondre les coeurs...
Après le contrecoup des soldes, dans un hiver qui semble chaque année n'en plus finir, la fête des amoureux arrive à point nommé pour réchauffer les nids douillets et relancer la consommation quelques semaines avant Pâques et Carnaval.
Et surtout la fête des Mères, le dernier dimanche de mai, et celle de la musique le 21 juin paraissent un peu moins éloignées grâce à cet épisode bien profane de notre vie intime de mortels éternellement transis.
Et oui, la Saint-Valentin, parce qu’elle se passe de cérémonial laissera sans doute encore cette année libre cours à notre imagination la plus débridée.
Les fêtes traditionnelles sont irremplaçables et encore plus si les sentiments et passions s'en mêlent : la Saint Valentin ou les prémices d'un printemps attendu avec impatience, la fête qui déjà fleure bon les beaux jours..
C’est le temps de l'amour officiel dans le calendrier, celui où les jeunes amants timides auront plus de force pour oser s'avouer leur flamme, comme tout droit sortis d'un cliché de Doisneau; le temps où les couples qui s'aiment depuis des années se le montreront ardemment par leurs roucoulades, leurs présents mutuels, leurs bouquets de fleurs et le restaurant en tête à tête pour un dîner aux chandelles, comme au bon vieux temps.
Mais si Halloween célèbre les morts avec fracas, drôleries et cocasseries, la fête des amoureux a tendance à plus de discrétion et encore plus de poésie.
Ainsi, un clown moderne, tendre et humoristique, jouant de sa lyre en improvisant pour le client, chansons d'amour et mélopées d'Aphrodite, sera le bienvenu au détour d'une parfumerie ou d'une lingerie. Magie de l'éphémère pour un amour immortel!
Une maquilleuse proposera de transformer les visages en un cœur magique, digne du plus grand Roméo et de la plus irrésistible Juliette.
Mais aussi féerie d'un soir avec paillettes argent pour les messieurs et or pour les dames !
Imaginons aussi un animateur micro, au discours courtois offrant à chacune parchemins d'amour... "Mignonne allons voir si la rose"... ou un trio de jazz, jouant les grands standards du slow mélancolique, encadré de quelques grands cœurs roses en peluche vivante, distribuant fleurs et belles paroles veloutées mais néanmoins enflammées. Voilà qui mettrait un peu de folie d’Halloween dans la Saint-Valentin.... Allez, rendez-vous le 14 février, en attendant continuons à nous aimer puis à faire... des bébés? Non les soldes bien sûr.
La Saint-Valentin est le jour officiel des déclarations d'amour... Qu'elles soient prudes et libertines, l'essentiel est de participer avant que la furia de Carnaval ne vienne par trop échauder les esprits. Le véritable Saint-Valentin n'eut pourtant pas une existence à l'eau de rose, loin s'en faut. Valentin, évêque du IIIième siècle, finit en effet martyrisé après avoir rendu la vue à la fille de son... juge.
Pas très gai pour ce futur patron des amoureux que l'on honore le 14 février plutôt à cause d'une coutume remise à la mode au Moyen-Age : la "fête des brandons" qui réunissait les jeunes gens pour des ébats très privés.
Plus récemment le village de Saint-Valentin dans l'Indre a cédé à cette fièvre au corps du 14 février, le must étant sans doute de recevoir une douce carte postale de la petite bourgade, le cachet de la poste (et le baiser de la postière) faisant foi. ©