La fièvre basque? Aucun thermomètre n'y résiste... Surtout si pour les besoins de la fête, vous avez le talent d'imiter une vachette en plaçant les poings et les index levés au dessus du front, dans une corrida de salon avinée avec modération, entre amis bien sûr.
Alors déjà première bonne nouvelle vous ferez l'économie d'une superproduction à la "Intervilles" et secundo, sans toutefois ressembler à Guy Lux ou Zitrône, vous avez déjà le début du secret de la recette de la fête la plus explosive et vachement dynamique au monde, tout au moins en Europe.
D'abord le bras armé de décibels de la musique basque, c'est la banda: un commando déambulatoire qui déchire le bitume, une fanfare qui fait vrombir les cuivres, un orchestre roi des arènes et des stades mais bien avant lque ne se fête la première mi-temps ou la troisième... Un combo de rythmes sans limites qui fait monter la température en courant de bodéga en bar, de place en boulevard en totale interaction avec le public.
Et pour éviter la polémique des corridas, osons la métaphore de la vie qui n'est jamais une course taurine tranquille: les premières bandas de rue ont retourné le pavé dès les années 30 entre Dax et Bayonne, pour faire courir les festayres de verre en verre lors des férias en leur éclatant les tympans avec force cymbales, grosse caisse, trompettes et... saxophones pour les âmes plus sensibles.
Et pour les plus philosophes et tout autant délurés, citons les penas, ces groupes de potes qui dissertent sans modération sur l'art de la fête sous le double signe du taureau et du rugby, voire du football...
Toujours avec pour coup d'envoi l'apéro et comme signes de reconnaissance le foulard, la ceinture, la blouse et bien sûr un hymne joué à donf bien que les penas de musiques de rue soient moins importantes en nombre que les bandas.
Bon, le sud-ouest se réduit-il à de la musique de fêtards sourdingues à cornes? Non bien sûr, il faut remonter aux couplets du Toréador extraits de Carmen de Bizet, aux valses et paso dobles.
Ainsi resplendit aussi le répertoire espagnol lors des courses landaises et camarguaises, non loin des arènes dans lesquelles les corridas sont certes reines des férias mais qui à l'origine étaient d'abord des fêtes agricoles, avec surtout pour seule théorie l'art de s'amuser toujours plus nombreux via une organisation de fanfares militaires.. au dernier degré du second degré!
Allez restons pratique et ludique: pour s'inspirer des fêtes de Bayonne, visez l'orée du mois d'Août, soyez en tenue blanche et ceinture rouge et prévoyez de la place pour 1, 5 million d'invités, avec au programme concerts, corso, pelote basque, courses de vaches et V.I.P. jetant les clés de la ville du balcon de la mairie, tels en 1960 le ténor basque espagnol Luis Mariano aux côtés de... Johnny Hallyday.
Allez maintenant pour un match d'Ovalie, un menu Piperade Axoa et Garbure ou pour échauffer l'assistance façon Matador, lâchez la plus déchaînée des bandas ! ©