S'il n'y avait que les crêpes et les chapeaux ronds pour fêter la Bretagne... Oui mais c'est la musique qui est l'âme bretonne, oui mais encore dans une cascade de folklores et surtout c'est une contrée qui repousse ses frontières bien au-delà de la France. Musique bretonne? okay... Musique celtique, c'est beaucoup plus universel. Et il ne s'agit pas que des refrains du paradis gaulois des celtes évadés en Ecosse ou en Irlande pour fuir la Rome Antique, mais d'une musique moderne électrifiée et mondialisée dans les années 70 par le grand maître du genre, Alan Stivell.
Pourtant les ingrédients de la musique bretonne semblent à l'origine aussi basiques que les menus des crêperies de Montparnasse à Paris. Du beurre et de la farine, soit pour la musique bretonne le couple légendaire de sonneurs: la bombarde, importée du Moyen-orient, et le biniou, ces deux instruments à vent de la famille des hautbois pour le premier et synonyme de cornemuse, venue de Chine, pour le second avec son inimitable poche à réserve d'air.
A ce duo, ajoutez un percussionniste, caisse claire ou batterie, et vous obtenez la fameuse recette du Bagad: la typique formation musicale bretonne, dérivée du pipe-band écossais, qui enflamme les grands rassemblements celtiques.
Mais voilà le biniou est l'arbre qui cache la foret... de Brocéliande! La harpe par exemple, originaire de Mésopotamie et star de la cour des Ducs de Bretagne, a dû attendre quelques siècles pour être réinventée par le même Allan et druide éternel. Et puis dans la mêlée, surgissent l'accordéon, la clarinette, le saxo, le violon, la flûte traversière, et enfin la guitare.
Avant cette floraison d'instruments, résonnaient juste à l'horizon entre ciel et mer des chants de marins, de veillées ou de mariages. Et puis après-guerre la révolution folk-song et les premiers fest-noz, les soirées dansantes traditionnelles, et aussi les concours de sonneurs ravivent la flamme bretonnante et virevoltante de revival en revival, de Dan Ar braz à Nolwen.
Offrez-vous une fusion celtique, à la Saint-Patrick irlandaise ou pour une grande virée écossaise ou galloise ou encore pour un grand bourdonnement breton improvisé, arrosé au chouchen (avec modération au miel celtique, si elle existe). ©