"Juste une guitare, une basse et une batterie, et si c'était le bonheur?". Plutôt une révolution et même plusieurs.... Manque juste le chanteur, ici vous trouverez le bon, le bueno, le Bono? Ben pourquoi pas, U2, Police et beaucoup d'autres groupes rock ne viennent-ils du courant punk, dans lequel on se gargarisait de n'être ni trop pro ni trop juste dans le chant ou les accords...
Bienvenue ici dans votre grand pub virtuel où certains groupes font parfois mieux que les originaux, où les valeurs rebelles de nos combos pop rock sonnent toujours intactes!
Bon reprenons depuis le début avec la question qui tue: êtes-vous salé ou sucré, enfin êtes-vous rock ou bien pop, Rolling Stones ou bien Beatles? Finalement peu importe, quelle que soit la réponse, vous êtes êtes d'abord forcément blues... Précisément le Rythm Blues des Afro américains, au rythme ternaire, ancêtre du Rock'n Roll au rythme binaire et plus rapide inventé lui aussi par les... afro américains mais annexé par les Blancs qui trouvèrent là une bonne occasion de se distinguer d'un genre black "infréquentable" du temps, de très sinistre mémoire, de la ségrégation raciale.
et Donc welcome dans un Rock'n Roll un peu moins salace qui tout de même découle d'une expression argotique signifiant "faire l'amour". Et dans sa première mouture, voici le rockabilly pétri de country et déjà le pelvis d'Elvis qui se fera néanmoins doubler pour le premier tube du genre par Bill Haley en 1952 avec "Rock Around The Clock". Les petits blancs-bec seront ensuite des centaines à en faire une pendule, dont en première ligne les futurs légendaires
Mais en mois d'une décennie, le rock'n'roll n'impressionne plus personne mis à part les dames énamourées des ballades de Presley. Les premiers coups de canon du rock des sixties viennent de Londres qui fait swinguer Big-Ben. Premier détail, les Shadows font disparaître sans un bruit, comme des Apaches, la contrebasse au profit de la guitare basse. Mais surtout survient le double big bang musical du siècle dernier: d'abord l'accouchement de la magie pop avec les Beatles privilégiant harmonies et mélodies, et évidemment la déflagration de la révolution rock, grâce aux riffs des Stones et leurs rythmes au blues qui set par essence sans plomb...
Mais les années 60 on the rocks, c'est aussi l'attitude rebelle au sens politique à son paroxysme avec Bob Dylan, Joan Baez et un certain John Lennon. L'art du protest-song contre la guerre au Vietnam et la guerre froide qui mènera aux grandes heures de la contre-culture et du mouvement hippie et du flower power, lors des festivals de Woodstock et de l'Ile de Whight, marquent l'apogée du psychédélisme, sous LSD. Aux Etats-Unis et à Londres, l'acid-rock déchire tout avec le Grateful Dead, The Doors, Jefferson Airpalne et en Angleterre avec Cream ou les Beatles avec le myhtique "
Encore plus planant, le courant du rock progressif en remet une couche avec Yes, Genesis ou Pink Floyd. Et pour réveiller tout le mode en sursaut et se remémorer le blues le volume à donf, naît le heavy métal avec Led Zeppelin, Deep Purple et surtout Jimi Hendrix qui rappelle que la musique rock ou blues, elle vient de là, elle vient de chez lui... Lui le guitariste inventeur du feedback, du phasing ou de la distorsion! Les sixties sont tellement riches que l'on citera en rafale de notes explosives, le mouvement mod des Who ou des Kinks, le blues-rock des Animals, le pop-folk de Crossby Stills Nash and Neil Youg, le folk rock des Eagles toujours joignables à l"'Hôtel California", le rock garage de The Sonics qui aménera Iggy and The Stooges, le jazz fusion avec Zappa, Santana, Miles Davis et Path Metheny.
Par contre si Hendrix montra l'exemple pour la suite du rock à venir, les autres musiciens blacks auront préféré réinventer le genre en le désertant pour créer leur propre paradis de la mélodie : c'est la Tamla Motown, le funk, la soul music, James Brown, et puis le rap. Et d'ailleurs comme si les sixties avaient été par trop orgiaques, une sorte de malédiction s'abat sur la planète rock avec la disparition au même âge, à 27 ans, de figures légendaires, telles Brian Jones, Jim Morrison, Janis Joplin et du génie le plus expérimental d'entre tous, Jimi Hendrix.
Donc voilà, on repart à zéro dans le fabuleux monde du rock des années 70. A zéro mais pas avec des nuls. A zéro car le rock s'est vraiment fait peur: avec la fin de l'utopie hippie et la marchandisation du monde, apparaît une tendance baroque à strass et paillettes, un poil décadent et androgyne, c'est le glam rock de Bowie, Elton John ou Queen. Allez risquons le mot décadence, terme que ne renieront pas les premiers représentants du mouvement punk british pour mettre le feu à la scène rock et la ressusciter instantanément. La punktitude se permet tout dès l'album de 1976 des Ramones. Puis c'est "Anarchy in the UK" avec les Sex Pistols, "I'm so Bored with the USA" avec The Clash. No Future, le progrès c'est dégueulasse... Les américains mettront 10 à 20 ans pour comprendre ce mouvement acharné, voire désespéré, avec des groupes tels Pixies, Red Hot Chili Peppers et bien sûr la vague de fond grunge de Nirvana.
Et oui, parce que pendant les années 80, dans le rock rien de nouveau! Tout le monde s'essayant à tester les belles sonorités de son beau CD de Dire Straits sur sa belle chaîne hifi. Rien de nouveau, ou presque, car en fait deux contre-courants sont aux aguets. D'abord le punk qui est mort d'avoir voulu vivre trop vite donne naissance au.. post-punk. Plus question de bâcler, la production sera chiadée, ce qui donnera naissance à la grande nébuleuse new-wave, aussi friande de synthés cultes que de riches guitares, annonçant l'arrivée des courants électro et techno. C'est à ce moment que sont élus dans les tops des pops, The Police, The Cure, U2 ou Depeche Mode, dans l'ombre de Joy Division, spectre de la cold wave devenu New Order, dynamo de l'electro dance.
Seconde révolution et surement la plus importante de la décennie: le cross-over funk-rock de Michael Jackson ou Prince, des artistes à la peau noire enfin visibles sur une chaîne américaine, en l'occurrence MTV: "Thriller", révolution mondiale du clip vidéo, suivie de "Purple Rain".
Les années 90 sont celles du grand mélange dans la machine à laver, dans une avalanche de groupes alternatifs:
Dans les années 2000, quoi faire dans le rock? Et bien comme on semble avoir tout oser et tester, on en revient aux fondamentaux tels que le rock garage, le punk et la new wave avec un impératif marketing : prenez un nom en The. Comme
Enfin pour les années 2010, c'est plus corsé, on a déjà tout essayé et ressayé, on est déjà revenu aux fondamentaux et l'électro est roi, donc on compte vraiment sur vous pour choisir nos groupes les plus hallucinants... L'avenir du rock est entre vos doigts.
Et dites au fait le rock français ce fut quoi, mis à part Eddy Mitchell et Johnny Hallyday au Golf Drouot en 1960? Eh bien, Gainsbourg qui fut classieux dans tous les styles jusqu'au rock progressif, Alain Bashung qui vécut sa vie comme un vertige de l'amour, et puis Jean-Louis Aubert toujours pendu au Téléphone comme une boule de flipper, comme une pierre qui roule...
Comme dernière séquence, vous avez bien mérité une toile de cinéma, pour cette histoire du rock express... Alors au choix et dans l'ordre chronologique:
en 1952, l'Equipée Sauvage (the Wild One) avec Brando; en 1955, Graine de Violence de Richard Brooks, en 1970 Sympathy for the Devil de Godard; en 1974 Phantom of the Paradise de Brian de Palma; en 1982 Pink Floyd: the Wall d'Alan Parker; 1991 The Doors d'Oliver Stone; 1994 Backbeat de Iain Softley, 1998 Velvet Goldmine de Todd Haynes; 2005 Last Days de Gus Van Sant, 2008 Shine A Light de Martin Scorcese; Gainsbourg (Vie héroïque) avec Eric Elmosnino; 2011 Killing Bono de Nick Hamm et en 2016 la série télé Vinyl produite par Scorcese et Mick Jagger. ©