Un coeur de plomb, fondu pour sa paillette de charme... Ca ne vous rappelle rien? Désolé de spoiler (de raconter la fin), mais il s'agit bien de "l'Intrépide Soldat de Plomb", l'héroïque conte d'Anderden paru en 1838 et reconstitué sous vos yeux écarquillés, de plus dans une une version surdimensionnée: sur échasses enchantées.
Le pitch de cette histoire d'amour féerique et intemporelle? Des jouets sans âge, un soldat de plomb unijambiste et une ballerine faisant des pointes, reprennent vie et par la force de leurs sentiments affrontent l'adversité jusqu'à se fondre ensemble, au premier sens du terme, pour l'éternité.
Ces figurines géantes sur échasses rappellent autant le monde des petits soldats à la grand-papa et des cours de récré que l'univers des automates emplis de belles mécaniques artisanales. Toutes ces petites merveilles de précision réalisées à la main avec minutie et art, dotées d'une mémoire fragile et artificielle, font penser aux gentils robots de la préhistoire de l'ère numérique qui bat son plein aujourd'hui.
Et juchés sur leurs échasses, ces joujoux animés et passionnés donneront encore plus le change pour incarner ce magistral raccourci historique en 3 dimensions. Les jouets, comme les humains, les esprits ou les machines n'ont ce supplément d'âme que quand l'amour les anime. Sinon ils se ressemblent tous en toute banalité.
Librement inspiré du conte, les Belles Mécaniques font la fête et paradent jusqu'à ce qu'un vieux diable sorte de sa boîte sous les traits d'un centenaire aigri qui s'automatise dans ses gesticulations, plus qu'il ne respire la vie...
Inversement, sur de délicieux airs de tango, le soldat énamouré et sa danseuse reprennent le dessus sur leur programme de simples mécaniques et la rébellion des jouets semble déjouer leur destinée de machine... Le soldat désarmant de sentiments et la poupée réanimée, peu à peu, reprennent vie et goûtent à une vraie liberté de leurs actions, débarrassée du vilain déterminisme mécanique de l'apprenti sorcier qui les avait enchaînés.
La danse est le premier remède du couple, ils découvrent qu'ils ne sont plus les jouets d'autrui, ils reprennent leurs droits et font de la vie un jeu. Plus de mécaniques dures ou de programmes, ils incorporent l'improvisation artistique comment piment de la vraie vie, comme les enfants qui réinventent leur présent en jouant avec trois vieux bouts de bois.
De Jacques Prévert à Toy Story, ce conte d'Andersen n'a cessé de faire revivre cette symbolique bien vivante, qui montre que le passé n'a de valeur que parce qu'il peut fait revivre le présent avec passion, pour ne pas plomber ses rêves d'avenir.
Les Belles Mécaniques sur échasses offrent des variations très visuelles et hautement spectaculaires en fixe, des partitions musicales et dansées pour 3 ou 4 personnage, soit 1 comédien au sol, 1 musicien automate et 2 échassiers animés au super, sans plomb.