MECANIQUE ET BULLES : machine infernale sur char à vélo

"Welcome to the Machine" disaient les Pink Floyd à leur meilleure époque... C'est de cet univers psychédélique et post-moderne que notre équipage semble vouloir s'extraire pour jouer "Rencontres du Sixième Type" avec les citadins incrédules de votre centre-ville. A bord de leur grosse mécanique, orange ou presque pour les cinéphiles croisés à la tombée de la nuit, nos chercheurs fantaisistes et burlesque aventuriers jouent, en 4 dimensions, avec bulles, gags et artifices... La machine fantastique est en fait un improbable instrument expérimental pour tournicoter autour d'un thème et vieux comme le big bang : comment dompter le temps ?

Alors cette horloge-vélocipède est-elle un caprice d'astrophysiciens ayant trop pédalé dans la choucroute ou bien une authentique "Machine à Explorer le Temps" comme dans le film inspiré du roman de Wells dans lequel le savant s'en va en l'an 802 701 au temps des Eloïs et Morlocks, ou bien encore une drôle de machinerie cocasse qui réinvente le Monde via les raccourcis du Temps comme dans les films oniriques de Terry Gilliam? Bon en attendant, sur le parking de la Mairie, les aventuriers spatio-temporels bullent dans le quartier et n'ont pas mis leur disque de stationnement. Alors selon son humeur, la machine, pour se défendre, sonne, fume, crache et pétarade... Tantôt vélo ou horloge, elle carillonne ou bien fait tourner la mécanique en projetant toutes sortes de bulles.

Parlons en deux mots et trois cliquetis de l"équipage: une sorte de spin-off de "Star Trek" et "Retour vers le Futur", dont un capitaine tout fou et ses lieutenants ultra-zélés procédant avec une minutie de ouf aux réglages de dingues, attentifs toqués aux tic et aux tac et craignant comme des tocs les contretemps, infimes déréglages et autres dérapages quantiques de cette savante toute autant qu"étrange machinerie, récalcitrante finalement à la physique, pataphysique, métaphysique et à la musique du capitaine.

Enfin quand on vous aura avoué que les mécanos de cette fabuleuse entreprise ont déjà visionné en boucle "Métropolis", "les Temps Modernes" et "Brazil" et qu'en plus, il sont compris que cette machine à bulles ne leur permettra jamais de buller une seconde, alors l"épilogue est proche. 

Car à cause des nouvelles normes de productivité imposées aux ouvriers, la géniale machine devient infernale. Et en échange des cadences effrénées, tout finit par s’emballer et surtout la machine, jusqu'à la bulle finale.