Pâques, du latin "ecclés", du grec "paskha" et de l’hébreu "pesach", veut dire passage. Cette fête solennelle célébrée par les chrétiens en mémoire de la résurrection du Christ fut l'objet de nombreuses coutumes. Le récit biblique montre Moïse ordonnant à chaque famille hébraïque de sacrifier le soir de Pâques un agneau ou un chevreau et de teindre avec son sang les linteaux des portes de la maison... Tout ceci pour que les enfants ne soient pas égorgés comme ceux des égyptiens...
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Du dimanche des Rameaux à celui de Quasimodo, voici venir l’incroyable semaine pascale : abstinence et espérance ou crise de foi(e) ?
Même si Pâques n'existait pas dans les sociétés antiques, cette période était celle où les humains retrouvaient vigueur au printemps. Hommes et femmes se réunissaient dans les temples naturels, prairies, forêts ou vallées, et se jetaient sur toute nourriture, dans une folle mêlée de plaisirs et d'agapes.
En cette époque de l'année, chacun sait que gallinacés et volatiles de tous genres pondent. Ainsi parmi les mangeailles de nos ancêtres les grecs, les œufs représentaient une grande importance et étaient l’objet de nombreuses fantaisies liées à la fête : dénichages ludiques, colin-maillard, cache-tampon et aussi batailles d'œufs. Les romains adoptèrent eux aussi cette même frénésie pour l'objet ovale. A Rome ils s'enduisaient le corps d'œufs et miel pour se lécher mutuellement et mieux en savourer la substance...
Les romains exportèrent leurs coutumes et les gaulois, friands d'amusements bien "gaulois" en inclurent dans leurs rites. Voila pourquoi les enfants d'aujourd'hui avec la complicité des parents adorent jouer à chercher les œufs en chocolat cachés dans les jardins et buissons à Pâques.
Pâques, les œufs et les cloches furent peut-être réunis en une seule tradition grâce à Pascal l'antipape, archidiacre de l'église romaine vers 687...
Pascal, au cours d'un carême douloureux ne put s'empêcher de tomber dans le péché de gourmandise. Réveillé par une gelée piquante, l'apôtre sur son grabat de pierre au milieu de sa hutte de joncs fut envahi d'un désir interdit: celui de se jeter sur un plat foisonnant de viandes grillées, de légumes tendres et moelleux, aspergés des sauces les plus savoureuses...
Pascal en bon religieux se dit qu'il pourrait peut-être, pour assouvir son envie diabolique, manger des pommes, comme ce brave Adam et sa chère Eve. Le seul problème est qu'au printemps les pommes dans les vergers sont plutôt rares... alors le saint homme se rua sur le poulailler et fit une razzia sur les œufs. Il les goba s'imaginant qu'il croquait des pommes. Il en mangea tant qu'il fut pris de malaise et s'évanouit.
A son réveil, amnésique, il expliqua aux sœurs de son ermitage qu'il avait du recevoir une énorme volée de cloches sur le crâne et reconnut comme un miracle tous ces œufs vidés de leur substance, jonchant le sol autour de lui. En l'honneur de Pascal ses proches prirent pour habitude de conclure le carême en répandant des œufs, emplis de gourmandises, devant leurs huttes et de faire retentir ce jour de Pâques angélus, glas et tocsin. ©